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Pour un réformisme radical - Bas-Rhin

12 septembre 2005

Débat

Retrouvez nous au

Débat fédéral sur les contributions générales

Mercredi 14 septembre 2005 à 20h,

Maison des Associations -

1, place des Orphelins - Strasbourg

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29 août 2005

Pour un réformisme radical

POUR UN REFORMISME RADICAL

Rénover la matrice idéologique du socialisme est l’enjeu du congrès du Mans.

Refonder notre identité. Répondre à cette question fondamentale : qu’est-ce qu’être  socialiste au XXIème siècle ? Telle est la tâche qui nous attend si nous voulons de nouveau  être capables de sortir le pays de la crise, si nous voulons être utiles aux Français.

Il nous faut réinventer le socialisme.

Nous proposons une nouvelle identité socialiste : le « réformisme radical ». Réformisme,  parce que nous acceptons les contraintes du réel, la politique des petits pas : tout progrès,  même modeste, même frustrant, est bon à prendre. Radical, car nous voulons mobiliser les  énergies pour « changer la vie ». Nous voulons signifier le retour du volontarisme politique.

Le socialisme ne saurait être une subordination de la justice sociale au marché, c’est une  confrontation. Cette confrontation est toujours possible aujourd’hui, nous ne sommes pas  condamnés à l’impuissance.

Nous proposons un nouveau projet socialiste : le socialisme de l’émancipation. Nous  vivons la fin du cycle idéologique de l’après-guerre. Notre logiciel y est fondé sur la logique  de la réparation : nous laissons le capitalisme produire la richesse, et nous corrigeons les  inégalités qu’il produit à travers la redistribution de l’Etat-providence. Cette logique exclusive  ne fonctionne plus. Les inégalités prolifèrent à nouveau, de nouveaux dégâts – écologiques,  stratégiques – sont générés par la mondialisation, il est de plus en plus difficile de les corriger  a posteriori. L’Etat-providence est débordé.

La réparation doit rester au coeur de notre action : ce n’est pas au moment où le capitalisme  renforce ses effets pervers qu’il faut baisser la garde.

L ’effort redistributif de l’Etat providence doit être accru. Mais il faut ajouter un deuxième étage à la fusée : la prévention.

Le socialisme ne doit plus seulement corriger a posteriori les désordres de l’activité humaine,  il doit empêcher leur apparition. Pour cela, il doit les attaquer à la racine. Au sein du système  productif : en cela il renoue avec le « socialisme de la production » du XIXème siècle, celui des  luttes sociales dans l’entreprise. Mais aussi en amont du système productif, au sein de la  société, pour éradiquer les inégalités de départ qui surdéterminent les destins individuels.

Selon que l’on naît à Neuilly, Montreuil ou Vaux-en-Velin, les jeux sont faits d’avance, les  destins scellés. Pour casser cette fatalité, le socialisme doit changer de paradigme. Il doit  passer de l’égalité formelle à l’égalité réelle des chances : « donner plus à ceux qui ont  moins », concentrer les moyens publics sur ceux qui en ont le plus besoin. C’est le socialisme de l’émancipation : il vise à redonner à chacun la maîtrise de son destin.

Nous proposons un nouveau levier d’action : l’Europe, notre bras armé dans la  mondialisation. Notre horizon de socialistes, c’est désormais le monde : les enjeux sont  planétaires. Pour pouvoir les réguler, nous devons construire un outil à leur mesure : l’Europe  politique.

Cette redéfinition de l’identité socialiste est notre enjeu collectif dans le congrès du Mans.

Par ce texte de contribution, nous n’avons pas d’autre ambition que de répondre à  l’appel du premier secrétaire pour un congrès de projet. Nous nous situons pleinement  dans le cadre du rassemblement qui s’organise autour de lui.

Un grand nombre d’entre nous appartiennent à la génération qui a grandi avec la gauche au  pouvoir et la mondialisation. Nous n’avons pas eu le temps de partager les illusions du  communisme et de  la Révolution. Nous avons aussi constaté que le réformisme « vide » était  une impasse, qu’il engendrait la désillusion.

Aujourd’hui, nous estimons que l’invention de ce réformisme assumé, actualisé et radical,  dont le mouvement socialiste et la gauche toute entière ont besoin, est aussi notre affaire.

Nous proposons une reformulation idéologique, autour du socialisme de l’émancipation. Nous  en donnons quelques illustrations programmatiques, pour montrer sa capacité réformatrice.

Nous pensons qu’un renouvellement des pratiques politiques – dans le parti comme dans la République – est nécessaire.

L’unité et le rassemblement des socialistes autour d’une ligne politique claire devront se faire  le moment venu, au stade des motions et de  la synthèse. Mais, en amont, la phase des  contributions doit permettre un débat vivant et ouvert à tous les apports. Nous voulons juste  proposer le nôtre.

Nous rejoindre: socialisme21@laposte.net

29 août 2005

Congrès du PS

Intervention de Laurent BAUMEL,

premier signataire de la contribution "Le socialisme du 21ème siècle"

Conseil National du 9 juillet 2005

" Chers camarades, je voudrais à mon tour annoncer mon intention de déposer mardi prochain, en compagnie d’autres camarades, une contribution générale au débat.
Pour que les choses soient claires, je précise d’emblée que cette démarche ne recèle aucune forme d’ambiguïté tactique, elle s’inscrit d’emblée dans la perspective du rassemblement qui devrait s’effectuer dès le stade des motions autour du Premier secrétaire.

Simplement, nous avons envie de contribuer aujourd’hui, comme nous l’avions fait pour un certain nombre d’entre nous à Dijon, parce que, comme à Dijon, nous sommes au lendemain d’un choc, d’un choc qui nous bouscule profondément et qui réveille chez nous, comme chez beaucoup de camarades dans le Parti, le besoin de dire à notre parti un certain nombre de choses que nous croyons importantes.
Tout comme à Dijon, nous ressentons en effet la nécessité de l’unité, mais beaucoup plus qu’à Dijon, nous ressentons qu’elle ne peut plus se faire cette fois au prix de la clarté.

Alors, dans les quelques minutes dont je dispose, je vais à l’essentiel. Tout le monde a dit, à cette tribune : il faut désormais répondre aux problèmes des Français, il faut montrer un chemin. Tout le monde a dit, et c’est juste : le congrès du Mans doit être un congrès de projet. Oui. Mais il faudra pour cela d’abord, dans ce congrès, clarifier notre posture et notre stratégie.

Clarifier la posture, car il y a désormais, nous ne le cachons pas, un enjeu majeur autour de notre identité même, et un enjeu qui ne recoupe pas la question du oui ou du non.

Après la défaite de 1993, le Parti socialiste s’était collectivement, peu à peu, reconstruit, autour d’une forme de réformisme assumé et offensif qui combinait la volonté politique au service des valeurs de la gauche et un souci de vérité vis-à-vis des Français.

Depuis 2002, cette synthèse, qui avait fait notre renouveau et nos succès électoraux, est remise en cause. Le traumatisme du 21 avril a réveillé une mauvaise conscience. Elle a fait resurgir la tentation d’un discours plus protestataire où la virulence beaucoup plus confortable de la dénonciation se substitue à la recherche beaucoup plus difficile des solutions.

Avec le 29 mai, cette régression identitaire prend désormais une dimension stratégique. Le discours contestataire nous permettrait de reconquérir les classes populaires et de trouver des nouveaux soutiens à l’extrême-gauche.

Alors, osons le dire, puisque c’est un enjeu de ce congrès visiblement. Nous, nous doutons de l’efficacité politique et de la valeur morale d’une stratégie qui consisterait à parler aujourd’hui très à gauche pour essayer de gagner, quand on sait que demain, on gouvernera de façon très différente.

Nous doutons de cette efficacité car nous ne sommes pas sûrs, à la différence de Jean-Luc Mélenchon, que le non à la Constitution soit un moment fondateur. Nous ne sommes pas sûrs, même si elle a sa part de vérité, que la thèse des deux France soit politiquement opérationnelle. Nous ne sommes pas sûrs que le fait que les couches populaires aient massivement voté non impliquent qu’elles seraient séduites demain par les accents protestataires artificiels qui émaneraient d’un candidat socialiste quel qu’il soit.

Nous doutons de la valeur morale, surtout de cette posture, parce que nous sommes sûrs en revanche, et Jean Glavany l’a dit à cette tribune ce matin, qu’un nouveau découplage assumé de la parole et des actes, s’il était mis en œuvre, pourrait constituer une voie extrêmement dangereuse, d’abord pour la gauche elle-même, qui serait vite confrontée aux illusions qu’elle aurait semées, et dont l’échec au pouvoir serait de nouveau garanti, mais plus fondamentalement encore, pour une démocratie française, dont dix ans de chiraquisme ont encore aggravé le malaise et dont l’état préoccupant de défiance vis-à-vis de l’ensemble du système représentatif invite à en finir résolument avec toutes les formes de cynisme électoraliste.

Donc, sans nous mettre à la remorque de qui que ce soit, le Parti socialiste doit, dans ce congrès, renouer avec son langage de vérité et de volonté et assumer son identité réformiste. Mais il doit aussi, c’est tout à fait clair, donner à cette identité un véritable contenu. Donner un véritable contenu, c’est d’abord mener ce travail doctrinal d’actualisation idéologique devant lequel nous reculons depuis trop longtemps. Il faut, dans ce congrès, commencer à dresser les grands axes d’un réformisme rénové, qui réponde aux véritables défis du monde contemporain, ceux de la mondialisation, des mutations du capitalisme, du chômage de masse, de la fragmentation sociale, un réformisme qui permette de répondre à ces questions fondamentales : qu’est-ce qu’être socialiste au XXIe siècle ?

Et puis, donner un véritable contenu, c’est aussi accepter de donner une véritable dimension à ce réformisme. Nous nous sommes trop enfermés, au cours des années de pouvoir, dans un pragmatisme vide, un discours technocratique, qui n’offre aucune espérance et alimente, comme dans un jeu de miroir, l’attractivité du discours contestataire.

Nous devons sortir du tête-à-tête mortel entre des révolutionnaires sans révolution et des réformistes sans réforme.

Je conclus là-dessus : un grand nombre des signataires de la contribution que nous vous proposerons appartiennent à la génération qui a grandi avec la gauche au pouvoir et la mondialisation. Nous n’avons pas eu le temps de partager les illusions du communisme et de la révolution. Nous avons toujours su qu’il n’y avait pas d’autre voie réelle que le réformisme et que la construction européenne. Mais nous avons toujours su aussi que cette voie était difficile, semée d’embûches et génératrice d’autres formes de désillusion.

Aujourd’hui, nous n’avons pas prétention à inventer un nouveau parti socialiste, mais nous faisons partie de cette nouvelle génération réformiste qui aspire à redonner un sens à notre engagement collectif et qui veut participer à l’invention de ce réformisme socialiste assumé, actualisé et radical, dont le mouvement socialiste et la gauche toute entière ont besoin".

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Pour un réformisme radical - Bas-Rhin
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